La scène se passe dans un vaisseau spatial à la dérive depuis plus de douze ans.
A son bord, trois cosmonautes qui ne cessent d’ironiser sur leur situation malgré la mort certaine qui les attend. Mais s’agit-il bien encore d’humour, ou sont-ils en train de devenir fous ?
L’univers de Gzion est un univers complexe; à la fois burlesque et cruel. Les trois personnages sont enfermés dans un vaisseau spatial depuis douze années. Cette pénible situation est rendue insupportable par la cruauté des plaisanteries qu’ils s’infligent mutuellement. L’aspect burlesque du spectacle surgit de la répétition quotidienne de cette situation à laquelle les trois personnages du récit tentent de survivre.
C’est dans cet univers étriqué que la marionnette dite « Kokoschka » trouve sa place en donnant aux personnages de Gzion leur juste dimension, douloureuse et comique. Le jeu tout en vivacité des marionnettes associé aux visages des acteurs, inscrit de prime abord le spectacle dans un registre comique mais laisse également planer un certain malaise. Les petits corps des marionnettes Kokoschka , cloîtrés sur leurs postes de commande modèles réduits traduisent la promiscuité dans laquelle doivent vivre les personnages de Ptol, Turt et York.
La marionnette est un choix également porté par l’idée d’apesanteur présente par définition dans ce drame spatial et qui offre dans ce contexte des possibilités de manipulation très ludiques.
Quand au théâtre d’ombre, il intervient ici comme un monde parallèle à l’univers de Gzion, il symbolise de loin en loin le subconscient des trois cosmonautes, la part du rêve et du cauchemar.